Histoire

Une histoire riche qui commence à la Préhistoire (dolmen de la Croix de l’Houme, menhir de l’Epine).

Le peuplement humain de Vesseaux date du néolithique, comme en témoignent les quatre grands tumuli à la limite des communes de Vesseaux et de Lussas. Les dolmens élevés par les groupes du Néolithique final (Ferrières en Languedoc) ont été ensuite utilisés jusqu’au terme de l’Âge du Bronze, c’est-à-dire pendant un millénaire et demi. Cependant, la totalité du mobilier produit par le dolmen de Vesseaux se rattache à une civilisation chalcolithique du Nord Languedoc.
Ce mégalithe, appelé dolmen de l’Houme, comme ses contemporains de la région a subi des réaménagements au Bronze ancien et final, ainsi qu’au Hallstatt, coutumes qui s’étaient étendues à toute l’Ardèche du Sud-Est. Les premiers utilisateurs, constructeurs de la sépulture avaient déposé des offrandes nombreuses et variées, comme le laissent présumer les belles pièces qui nous sont parvenues et dont l’ensemble est typique du néolithique final. Mais une grande partie du mobilier a été dispersée et perdue lors des vidages de coffre.
Grace au travail de synthèse de Marie Garnier (Présidente de l’association des Amis de Vesseaux) de l’étude réalisée par Henri Saumade (auteur-éditeur et archéologue) sur les vestiges préhistoriques recueillis par M. et Mme. Dejong (anciens habitants de Vesseaux), voici un résumé de ce que ces découvertes nous révèlent.
Un inventaire complet du mobilier, détaillé, référencé, représenté sur des documents consultables, permet de classer ses objets en 3 groupes :
1 Deux grandes lames en silex d’importation étrangère à l’Ardèche datant du chalcolithique de facies Ferrière.
2 Des parures: pendeloques, perles, épingles, aiguille, en os, canine, calcite, cuivre. Trois tessons appartenus à un gobelet campaniforme d’époque tardive (entre 1900 et 1700 avant notre ère).
3 Le mobilier: une coupe à fond hémisphérique datant du Bronze ancien, un rasoir en bronze et fer (625 à 540 avant notre ère), et enfin dernière pièce, la partie métallique d’une épée en fer, caractéristique du Hallstatt.
En cette fin du IIIème millénaire plusieurs groupes culturels occupent le Midi. Il est normal que de si nombreux particularismes culturels entraînent rapidement des échanges.

Le site de Vesseaux fut habité ensuite à l’époque gallo romaine, sa proximité avec Lussas en faisant un lieu de passages et d’échanges importants. En effet, Lussas se trouvait sur la route des Cévennes, où il y avait de nombreuses stations romaines, telles que Meziliac et Gourdon. Meziliac pouvait communiquer avec le Camp de Jastre par la vallée de Vesseaux, où se voient encore les traces de la route romaine, dont de nos jours, la route n°104 du Pouzin à Nîmes occupe l’emplacement.

Les hommes qui n’habitent encore qu’une petite partie de notre territoire Vesseaudenc font partie de la tribu des Helviens qui deviendra l’alliée des Romains après l’annexion de la Gaule par Jules César.

A cette époque, plusieurs colons gallo-romains implantent des cultures dans la plaine fertile en alluvions de Vesseaux, constituant « des villae ». Ces domaines agricoles entourant un habitat formé de plusieurs familles devaient être reliés entre eux par la première voie de circulation antique entre les hameaux.

La toponymie locale révèle leurs anciens emplacements : Mappias, Chauliac, Severac, l’estrade…

C’est certainement l’un de ces colons, Vetius, qui donna son nom à Vesseaux dont l’origine est « Valle Vesssialica », la vallée où se trouve la villa de Vetius, appellation qui se contracte bientôt en Veccialensis.

A la suite de plusieurs invasions des peuples germaniques, de nouveaux colons vont faire souche à Vesseaux : les Audiberts, les Chaberts, les Bérauds (les Béraudoux), les Gauthiers, les Reyniers, les Auberts (l’Auberte).

Etant Chrétiens, les Wisigoths s’intégreront facilement à la population.

Vesseaux, appartenant au Saint-Empire Romain Germanique, est attesté comme chef-lieu de l’une des 14 vigueries du Vivarais : « La Vicaria Veccialensis », subdivision administrative gérée par un viguier placée sous l’autorité du Comte du Vivarais, qui dépendait directement de l’empereur.

Cette viguerie était très étendue englobant plusieurs lieux d’habitation qui feront partie plus tard d’Aubenas.

Cette position est-elle la cause ou la conséquence de l’importance prise par Vesseaux à l’époque carolingienne dans le réseau de circulation reliant les vigueries entre elles ?

Au changement de millénaire, on assiste à un renouveau religieux dans tout l’Empire : de riches propriétaires font d’importantes donations foncières aux ecclésiastiques. C’est ainsi que le comte évêque de Viviers constitue son fief de Vesseaux, à proximité de l’église romane primitive.

On assiste à un renouveau religieux dans tout l’Empire : de riches propriétaires font d’importantes donations foncières aux ecclésiastiques.

C’est ainsi que le comte évêque de Viviers constitue son fief de Vesseaux, à proximité de l’église romane primitive.

Afin de freiner la conquête territoriale du Comte de Poitiers-Valentinois, vassal du Comte de Toulouse contre lequel il mène une lutte politique sur plusieurs fronts, le Comte Evêque de Viviers donne son fief de Vesseaux à l’Abbaye de la Chaise-Dieu.

En contrepartie, il demande au prieur de la Chaise-Dieu d’y installer un prieuré conventuel fortifié.

Sous la direction du prieur Gausselin, 6 moines bénédictins, venus de la Chaise-Dieu, construisent au sud de l’église de Vesseaux un véritable castrum monastique incluant le bâtiment religieux.

Bien qu’ayant subi de nombreux réaménagements, ce premier fort forme encore aujourd’hui le cœur historique du village.

L’évêque de Viviers, en lui transmettant un vaste territoire (domaine agricole, les landes et friches attenantes) et en plaçant sous son autorité quatre autres églises et deux prieurés, donne également au prieur de Vesseaux tous les droits seigneuriaux afférents à ce fief, notamment tous les pouvoirs de justice, de la basse à la haute justice.

Le prieur de Vesseaux devient ainsi le seigneur de ce pays et le prieuré bénédictin le plus important prieuré de la Chaise-Dieu en Vivarais.

C’est à cette époque que les Bénédictins agrandissent l’église d’une travée supplémentaire à l’ouest, lui donnant la forme d’une croix latine, ce qui les oblige à déplacer le portail et le porche de l’ouest au nord, créant une asymétrie entre les composantes de cette nouvelle entrée.

Lors du rattachement du Vivarais à la France, le prieur perdra ses pouvoirs de justice au bénéfice du seigneur de Boulogne, chef du mandement auquel est rattaché Vesseaux.

Le prieur n’en demeurera pas moins ensuite et pendant cinq siècles le plus grand propriétaire foncier du village.

Au moment de la guerre de Cent Ans, le prieur fait construire une tour-donjon à l’angle nord-est de l’église pour protéger le bâtiment religieux.

De son côté, le seigneur de Boulogne, qui doit protection aux habitants, fait élever une tour de défense surmontant à l’ouest le Liopoux et des fortifications au nord pour offrir une protection aux villageois.

Le nouveau fort servira de base militaire aux Huguenots pendant les guerres de religion au XVIème siècle. Et c’est ainsi que Vesseaux sera contraint en 1568 de payer aux Etats du Vivarais l’impôt sur les forts protestants.

Il faudra attendre 1790 pour que Vesseaux retrouve pendant une dizaine d’années une certaine influence sur les communes environnantes.

En devenant chef-lieu d’un canton rattaché au district du Coiron (actuel arrondissement de Privas), le village dispose d’un pouvoir plus administratif (le tribunal du juge de paix s’y installe) que politique.

La notoriété de Vesseaux dépasse le cadre local grâce au développement de sa belle châtaigneraie qui occupait au siècle précédent plus du quart du territoire de la commune.

La nouvelle variété de châtaigne créée par les agriculteurs de Vesseaux, la bouche rouge, est très appréciée par les confiseurs ardéchois (albenassiens et privadois) comme un produit particulièrement bien adapté pour sa transformation en marron glacé.

Le riche passé historique de Vesseaux et son patrimoine roman sont aujourd’hui valorisés à travers divers réseaux associatifs et culturels : les Amis de Vesseaux, la route des églises romanes, le réseau européen des sites casadéens, ainsi que sur le dépliant « Les jeunes volcans d’Ardèche » édité par le Syndicat Intercommunal pour le THERmalisme et l’Environnement (SITHERE) auquel adhère la commune.

Marie Garnier, présidente des Amis de Vesseaux.